Quel avenir pour nos départements ?

Voilà plusieurs années que nous tirons la sonnette d’alarme et que nous sollicitons une péréquation juste envers les Départements disposant d’une faible richesse tel que le Cantal. Que celle-ci soit verticale, en provenance de l’Etat, ou horizontale, en  provenance des Départements riches, elle n’est que la marque d’une solidarité indispensable au niveau national pour assurer au mieux une égalité de traitement des citoyens et des territoires.

Si nous avions pu, jusque-là, poursuivre nos politiques publiques, nos marges se sont restreintes comme peau de chagrin.
En effet, si nous arrivons à maintenir le niveau de nos dépenses de fonctionnement, les prestations versées par le Département, dont nous ne maîtrisons pas les règles définies par l’Etat, ne cessent de progresser (APA, RSA, PCH).

De plus, ce dernier tend à se décharger, entre autre, sur nous pour assumer tout un pan de sa politique migratoire (Mineurs Non Accompagnés). Cette situation ne semble pas devoir s’améliorer, avec d’une part, l’allongement de la durée de vie, dont on ne peut que se satisfaire et, d’autre part, une politique migratoire nationale qui au vu des différents conflits ne devrait pas s’arrêter.

Notre problématique reste donc la faiblesse de nos recettes. Conscient du matraquage fiscal depuis le dernier quinquennat nous avons décidé de ne pas augmenter nos taux d’imposition pour la 8ème année consécutive. De plus, le Cantal ne dispose pas de recettes dynamiques pour faire face à la progression des dépenses sociales.

Enfin, si l’Etat a décidé de maintenir le niveau de nos dotations financières en 2018, nous n’avons aucune garantie pour la suite. Aujourd’hui, les mécanismes de compensation et de péréquation sont en panne faute de véritable volonté politique de la part de l’Etat et par manque de solidarité des Départements riches.

Il convient en outre de rappeler que la disparition des Départements est  toujours présente dans le préambule de la loi NOTRE, que nous avons ardemment combattu et qui portait sur la réforme des collectivités. Aujourd’hui, nos communautés de communes,
fusionnées ou non, n’ont toujours pas la taille critique pour disposer de ressources suffisantes et pour porter leur projet de développement sans le concours financier du Département. De même, ce dernier reste toujours l’échelon essentiel pour négocier avec le Conseil régional la mise en place des politiques publiques et le soutien aux grandes infrastructures nécessaires à
notre développement.

Sans prise en compte de nos difficultés, il nous reviendra dès mi 2018 de faire tomber des pans entiers de notre politique publique. Communes, EPCI, Associations, nul ne pourra être épargné.

Ces difficultés ne doivent pas nous résigner mais au contraire nous mobiliser. C’est tout l’enjeu du mandat qui s’ouvre. Ainsi nous allons prendre des initiatives avec le Département du Puy-de-Dôme voisin pour mutualiser nos moyens. Nous allons également multiplier nos actions en direction de la grande Région et nous allons amplifier nos actions pour retrouver une démographie positive et renouer avec la barre des 150 000 habitants, nous y sommes presque ! Enfin, nous continuerons à agir auprès de l’Etat et des autres Départements pour que nous obtenions cette nécessaire péréquation.

Soyez assurés de ma détermination sans faille pour agir pour le Cantal. C’est à la fois ma conviction et ma volonté.

BRUNO FAURE
Président du Conseil départemental